LE NOUVEAU MOBILIER DE LA CATHEDRALE NOTRE-DAME

Certes, la flèche regagne sa place dans le ciel, la « Forêt » se retrouve
fièrement arborée, et les trente-neuf baies nettoyées laissent de nouveau passer
toutes les lumières de Paris. Mais, Notre-Dame de Paris, encore d’une blancheur
immaculée, accueillera bientôt ses Fidèles et ses visiteurs qui occuperont les bancs
de la nef. La Renaissance de Notre-Dame passe aussi par son mobilier.

À l’issue d’un long processus de consultation initié en octobre 2022, l’évêque
de Paris Monseigneur Laurent Ulrich a désigné les projets retenus pour le nouveau
mobilier liturgiques et les futures chaises de la cathédrale. Après le dépôt de
soixante-neuf candidatures, examinées par un comité artistique de dix-huit
personnes, cinq mobiliers liturgiques ont été choisis. Ils sont composés d’un nouvel
autel où sont célébrées les messes, l’ancien ayant été très endommagé dans
l’incendie, complété d’un ambon – d’où sont proclamées les lectures, d’un baptistère
à l’entrée de la cathédrale, de la cathèdre, le siège de l’évêque, et enfin du
tabernacle, où sont conservées les hosties consacrées.

Les reliques de la cathédrale, considérées par les fidèles comme parmi les
plus importantes de la foi chrétienne, la couronne d’épines, un fragment du bois de
la vraie croix et un clou de la Passion du Christ, avaient été sauvées des flammes.
Néanmoins, leur réceptacle, lui, a été grandement endommagé. Les reliques
prennent alors désormais place dans une nouvelle œuvre contemporaine, une

châsse-reliquaire conçue par le designer bordelais Sylvain Dubuisson, en
collaboration avec les Compagnons des ateliers de Saint-Jacques et la Fonderie de
Coubertin. Sylvain Dubuisson a imaginé une châsse-reliquaire en bois de cèdre,
essence de bois de la relique de la Croix. Il a laissé son imagination s’imprégner de
l’influence du monde orthodoxe en référence à la conservation de la Couronne
d’épines à Constantinople jusqu’à son acquisition par Saint-Louis en 1239. Le
sculpteur-lumière Patrick Rimoux a intégré dans le couvercle de l’autel cent
« bougies Led », une option moderne et sûr.

Les 1 500 chaises conçues par Ionna Vautrin, grand nom du design
contemporain, sont les dernières à peupler Notre-Dame. La designer bretonne s’est
inspirée de ce qu’elle appelle le rythme de la cathédrale : les arches, les vitraux,
pour concevoir un mobilier épuré. L’arrière de la chaise abrite une arche, qui,
multipliée par 1 500, reflète ensemble les vitraux de Viollet-le-Duc. Les barreaux de
la chaise laissent d’ailleurs passer tout autant la lumière. Ce bel objet qui souligne
les hauteurs de la cathédrale, se veut aussi pratique, silencieux, et facile à
manipuler. « Le dossier est bas, de sorte que l’on peut s’agenouiller sur le sol et
prendre appui sur la chaise devant soi », affirme Ionna Vautrin. Elles ont été conçues
pour être confortables, pour accueillir les millions de visiteurs qui viendront suivre un
office ou juste s’imprégner de la beauté de Notre-Dame. Tout ce mobilier sera au centre du bourdonnement futur de la cathedrale lié aux futures majestueuses cérémonies qui vont avoir lieu !

Claire Danieli et Inaya Allaoui (OPR)