Eglise de la Sainte-Trinité: La Renaissance !

Notre voisine, l’église de la Sainte Trinité située à deux pas des bureaux de l’Observatoire du Patrimoine Religieux retrouve des couleurs depuis quelques semaines.
Le campanile de l’église de la Trinité, surmonté d’une croix dorée, vient de sortir des échafaudages.

L’église de la Sainte-Trinité, située dans le quartier de la Chaussée d’Antin, directement dans le prolongement de l’Opéra de Paris, a été construite sous le Second Empire, dans un style à la fois gothique et inspiré de la Renaissance italienne. Théodore Ballu, qui a aussi réalisé l’Hôtel de Ville, en est l’architecte. Sa façade est impressionnante par sa hauteur, avec un clocher culminant à 65 mètres de haut. Il existe deux églises jumelles de la Trinité, aux façades pratiquement semblables, dont une se trouve à Québec. L’église comprend par ailleurs de nombreuses peintures académiques du XIXème siècle illustrant la vie des saints et des épisodes bibliques, style qu’appréciait Napoléon III. C’était un moyen pour ses peintres, dont le nom est aujourd’hui oublié, de se faire connaître. Enfin, on découvre en mai 2019, lors d’un inventaire, que les horloges de l’église possèdent le même mécanisme que celles de Notre-Dame de Paris !

Elles ont toutes les deux été construites dans les ateliers Collin-Wagner la même année et seules leurs dimensions sont différentes. L’étude des horloges de la Trinité pourraient servir à une éventuelle restitution à l’identique de celles de Notre-Dame de Paris.

Dès le départ, l’édifice souffre de défauts structurels. Construit à la hâte avec des matériaux bons marchés, les pierres sont trop fragiles et se dégradent vite avec la pollution provenant de la gare Saint-Lazare, toute proche. Des restaurations ponctuelles ont lieu, dès 1894 et au cours du XXème siècle, mais se trouvent être incompatibles avec le matériau d’origine et, paradoxalement, aggravent les défauts de l’édifice.

En 2018, la Ville de Paris, propriétaire de l’édifice, lance une étude de plus d’un an sur la pierre et les mortiers. Une restauration d’envergure est décidée. Il s’agit du plus gros chantier de la mandature qui a pour but le nettoyage de la façade principale et le renforcement de sa stabilité structurelle. Le campanile et les tours lanternes ont été démontées et remontées à l’aide de pierres neuves. Il reste à présent la poursuite des travaux du massif sud depuis le sol jusqu’à la terrasse ainsi que le porche, le perron et les deux escaliers avec les balustrades.

Les travaux, qui ont débuté il y a quatre ans, doivent se poursuivre jusqu’en 2027 avec un coût de 24 millions d’euros. Si l’édifice ne sera pas totalement rénové pour les JO, les trois croix de son campanile et de ses deux tours lanternes s’élèvent désormais sur l’ancien quartier des Porcherons, beau présage de renaissance pour l’avenir.

©Camille Froment – OPR