Expression :Attendre 107 ans !
d’où nous vient cette expression bien connue qui exprime une attente interminable ? Elle
fait référence au nombre d’années qui ont été nécessaires pour construire Notre-Dame à
Paris. La première pierre de l’édifice est posée en 1163 à l’initiative de l’évêque de
Paris, Maurice de Sully. S’en suivra un long chantier qui va durer plus d’un siècle !
Si le transept, la nef et la façade sont finis dès 1200, il faudra des années avant que soient
installés les arcs-boutants et les deux tours.
Sauvée par un roman !
Ravagée et vandalisée sous la Révolution, Notre-Dame est en piteux état lorsqu’elle est
rendue au culte en 1802 : flèche écroulée, trésor pillé, statues de la galerie des Rois
détruites… La cathédrale est même menacée de démolition par les autorités.
Victor Hugo a bien l’intention de défendre ce patrimoine architectural médiéval. En mars
1831, il publie un roman au titre révélateur, « Notre Dame de Paris », qui bouleversera le
sort de la cathédrale. Le succès du livre est tel qu’il attire l’attention de l’opinion public sur la
nécessité de restaurer l’édifice. L’administration engage alors des travaux de restauration qui
commencent en 1843 sous la direction de l’architecte Viollet-le-Duc.
Viollet le Duc déguisé
Pendant un quart de siècle, l’architecte Viollet le Duc supervise les travaux de restauration
de Notre-Dame. Ses interventions portent aussi bien sur la charpente, le parement des
tours, le décor des chapelles, la restitution des rosaces, des sculptures extérieures, que
l’installation de la flèche de 93 mètres de haut, aujourd’hui disparue. Elle était entourée des
statues des 12 apôtres.
L’une d’elles, la règle à la main, fixait le sommet de la flèche. C’était Viollet-le-Duc qui s’est
lui-même représenté sous les traits de Saint Thomas. Il semblait ainsi contempler son «
Grand Œuvre ». Miraculeusement, toutes ces statues avaient été enlevées du toit pour être
restaurées. Elles sont donc sauvées !
Gargouilles ou chimères ?
Que serait Notre-Dame sans ses créatures fantastiques : les gargouilles et les chimères ?
Telles des sentinelles silencieuses, toutes deux guettent et veillent sur la cathédrale. On les
confond souvent à tort.
Héritées du Moyen-Age, les gargouilles, jouent un rôle pratique. Elles servent à évacuer les
eaux de pluie loin des murs et éviter leur ruissellement sur la pierre. Quant aux chimères,
elles n’ont qu’une fonction décorative. Pure invention de Viollet-le-Duc, elles datent du
XIXème siècle. Par leurs aspects effrayants, ces êtres hybrides protègent et éloignent
symboliquement les démons et les forces du mal de la cathédrale.
Véritable icône de Notre-Dame, la stryge est le plus célèbre d’entre eux. Ce monstre pensif
semble contempler Paris avec nostalgie.
Le coq de ND
Miraculeusement aussi, alors qu’on le croyait fondu, le coq situé au sommet de la flèche de
Notre Dame a été retrouvé quasi intact ! Il contenait une des épines de la Couronne du
Christ, une relique de Saint Denis, et une de Sainte Geneviève.
Les Rois décapités de Notre-Dame
Au dessus des portails, juste sous la balustrade, figurent 28 statues qui serpentent la façade
de Notre-Dame : c’est la galerie des Rois ! Contrairement à ce que l’on a longtemps cru, elle
ne représente pas les rois de France. En réalité, il s’agit des rois du Royaume de Judas ! Mais
cela n’empêcha pas les révolutionnaires de décapiter une à une toutes les statues en 1793.
Portées disparues pendant deux siècles, on les retrouve par hasard en 1977, dans la cour
d’un hôtel particulier du 9 ème arrondissement, au 20 rue de Chaussée-d’Antin. Aujourd’hui,
elles sont exposées au Musée de Cluny. Les statues actuelles que l’on peut voir à Notre-
Dame ne sont que des copies de la Galerie des Rois.
Le bourdon Emmanuel
Dans la tour Sud de Notre-Dame, se trouve le bourdon Emmanuel. C’est la deuxième plus
grosse cloche de France (après la Savoyarde au Sacré-Cœur). Il ne sonne que pour les
grandes fêtes religieuses comme Noël, Pâques, la Pentecôte ou la Toussaint ou certains
événements importants de l’histoire de la France : couronnement des rois, visite du pape, fin
de la Première et Seconde Guerre Mondiale…
Fondu en 1631, le bourbon Emmanuel pèse 13 tonnes et son battant, c’est-à-dire la partie à
intérieur qui tape contre les parois pour produire le son, fait 500 kg ! Avant sa motorisation,
il fallait huit hommes pour l’actionner. Heureusement, il a été épargné par l’incendie.
Les abeilles de Notre-Dame
Notre-Dame produit son propre miel Depuis le printemps 2013, des ruches ont été
installées sur les toits de Notre-Dame attenant à la sacristie. Elles abritent environ 200 000
abeilles qui produisent chaque année 25 kilos de miel. Il n’est vendu qu’au personnel de la
cathédrale. Malgré l’incendie, les trois ruches n’ont pas brulé et les abeilles sont encore en
vie. L’apiculteur de la cathédrale expliquait qu’en cas d’incendie et dès les premiers signes de
fumée, les abeilles se gorgent de miel et protègent leur reine. Cette espèce n’abandonne pas
sa ruche.